« N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. » (Simone de Beauvoir)
3 ans après la promulgation de la loi 27.610 qui légalisait l’IVG en Argentine, le gouvernement d’extrême droite de Javier Milei menace ce droit acquis après de longues années de lutte d’un des mouvements féministes les plus puissants d’Amérique Latine.
Aujourd’hui, le projet de loi présenté par une député de « La Libertad Avanza » détruirait la liberté de plus de la moitié de la population à disposer de leurs corps.
Si cette nouvelle loi est adoptée, l’Argentine rejoindrait les récentes législations rétrogrades qui pénalisent durement les femmes, dans la droite ligne de la décision de la Cour suprême des États Unis qui a révoqué en juin 2022, l’arrêt « Roe vs Wade » qui permettait à l’IVG d’être garantie par la constitution via le respect de la vie privée, laissant aux États légiférer.
L’Argentine passerait d’avoir la législation la plus avancée de la région, à grossir le rang des nations les plus restrictives d’Amérique Latine y compris dans la pénalisation de l’avortement en cas de viol, qui était déjà contemplé dans la législation argentine de 1921 !!! Un recul d’un siècle !
L’avortement non médicalisé est une des premières causes de mortalité maternelle, et la seule qui puisse être évitée. Dans le monde, en 2023, une femme meurt toutes les neuf minutes des suites d’un avortement clandestin. Selon l’Organisation mondiale de la santé, entre 39 000 et 47 000 femmes décèdent chaque année des suites d’une IVG clandestine et 7 million d’entre elles souffrent des séquelles à long terme.
Depuis décembre 2020, la loi légalisant l’IVG en Argentine a réduit la mortalité des femmes qui avaient recours à des avortements clandestins, ainsi que les grossesses non désirées chez les adolescentes.
Les chiffres sont parlants :
Selon le Ministère de la santé, dans la seule province de Buenos Aires, entre 2021 et 2023, suite à la légalisation de l’IVG, le nombre de femmes mortes suite à des avortements clandestins a été réduit de 90%, 45 décès de femmes ont été évités !
Aujourd’hui, plus que jamais joignons nos forces à celle des femmes argentines, pour le droit à disposer de leurs corps et au Mouvement Ni Una Menos qui lutte contre la violence faites aux femmes
· Éducation sexuelle pour décider
· Contraception pour ne pas avorter
· Avortement légal pour ne pas mourir